Pourquoi pratiquez-vous le yoga ? Personnellement, je pratique tout simplement parce que ça me fait beaucoup de bien, à tous les niveaux !

Mais quand je vois le nombre de professeurs de yoga ayant commencé à pratiquer il y a 20/30 ans qui ont aujourd’hui une prothèse de hanche, des problèmes de genoux ou de dos j’ai été amenée à sérieusement réfléchir sur cette pratique et ses bienfaits.

Plutôt que de jeter le bébé avec l’eau du bain, j’ai choisi de pratiquer en toute sécurité en évitant de répéter de manière inconsciente certains mouvements potentiellement « toxiques » pour moi. C’est la raison pour laquelle je suis avec tant d’attention les enseignements de Blandine Calais-Germain : forte de son expérience de thérapeute et de danseuse, elle sait précisément les dommages que peuvent causer des mouvements mal exécutés, au quotidien comme dans une pratique corporelle.

Ce que j’apprends au fil du temps m’a donné envie de partager quelques pépites avec vous, et d’ouvrir une série d’articles sur le sujet :

YOGA, QUAND VOTRE PRATIQUE DEVIENT POTENTIELLEMENT TOXIQUE

Episode 1 : Protéger sa colonne vertébrale !

La colonne vertébrale c’est certes une empilement en alternance de vertèbres avec des disques, mais aussi le lieu de passage de la moelle épinière et de sortie des nerfs rachidiens.

Je rappellerai juste ici que la moelle épinière est le prolongement de notre cerveau : elle transmet les informations nerveuses hors de la boite crânienne vers le reste du corps. Vous voyez l’importance du sujet ?!

Entre chacun des petits os qui s’empilent pour constituer notre colonne vertébrale, il y a un disque intervertébral : une sorte particulière d’articulation qui permet l’amortissement et la répartition de la pression entre la vertèbre du dessus et celle du dessous. Il est composé d’un anneau fibreux et élastique et d’un noyau plus gélatineux.

A chaque mouvement d’incurvation (flexion, extension, inclinaison latérale sur le coté), les vertèbres vont « pincer » un coté du disque (l’avant, l’arrière, le petit coté de la courbe) à et « chasser » le noyau de l’autre coté.

yoga moelle épinière disques intervertébral

La répétition du mouvement use et fragilise progressivement les anneaux du disque qui se déshydrate. Mais comme le disque n’est ni vascularisé ni innervé, il ne vous prévient pas du tout de son état, pas plus qu’il ne se répare.

A force (ou avec la force), le noyau peut même finir par s’en échapper (surtout vers l’arrière ou sur les cotés), c’est la hernie discale.

La douleur apparaît généralement lorsque le disque compresse un nerf (sciatique par exemple) ou un ligament voisin : ce sont eux qui vous préviendront que le dommage a été causé. Une seule option alors : LE REPOS, le temps d‘apaiser l’inflammation.

Bon ok, maintenant que vous le savez, comment faire pour l’éviter me direz vous ! C’est là où la prévention au quotidien me paraît fondamentale

Un peu de biomécanique

Blandine Calais-Germain m’a enseigné que :

Ce que le disque intervertébral supporte particulièrement mal ce sont les « incurvations en charge avec déport, sur un petit rayon de courbure », surtout si elles sont répétées trop souvent, trop fort et/ou avec des vibrations.

L’incurvation c’est le fait de sortir la colonne de son axe et de ses courbures physiologiques : arrondir le dos, allonger un coté et raccourcir l’autre, creuser le dos… Cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas le faire, au contraire, le mouvement c’est la vie ! Il est sain d’avoir une colonne mobile en tout sens.

Il faut juste éviter de cumuler les facteurs aggravants  :

  • la charge : la colonne porte son propre poids. On n’est pas en charge lorsque qu’on est allongé sur le dos par exemple. On décharge également une partie de la colonne lorsque que l’on prend appui sur un support (un bloc, un bolster, une table…) ou sur soi même (nos genoux lorsqu’on se penche en avant, une hanche sur le coté…).Notez qu’on augmente la charge quand quelqu’un appuie (ou s’assoie !) sur notre dos déjà en charge.
  • avec déport : ça veut dire qu’on déplace le centre de gravité de la colonne par rapport à celui du reste du corps sans support. Par exemple lorsque l’on se penche en avant la charge est maximale lorsque le dos est parallèle au sol, d’autant plus qu’on a les bras au dessus de la tête : le bras de levier augmente.
  • sur un petit rayon de courbure : êtes vous en train de passer au dessus d’un petit ou d’un grand ballon imaginaire ?

Le fait de le faire une fois n’est pas le problème, vous l’aurez compris. Le problème principal, c’est la répétition.

Qu’est ce que cela signifie en pratique & au quotidien ?

yogathérapie yoga prévention lombalgie sciatalgiePour vous qui me lisez la maintenant, assis, ça veut dire par exemple ne pas laisser le bas et/ou le haut de votre dos s’arrondir !!!

C’est aussi prendre appui sur une main par exemple lorsqu’on récure sa baignoire 😉

Je ne vous fais pas un topo sur la manière de soulever des objets lourds du sol, tout le monde sait aujourd’hui qu’il faut plier les genoux, pousser dans les jambes pour se relever avec le dos droit, n’est ce pas ?

Tous ces petits gestes dont on prend conscience jour après jour, je considère que c’est du yoga 🙂

Sur le tapis, cela veut par exemple dire, pour moi qui suis peu souple, une vigilance accrue sur le chemin et à l’arrivée de toutes les flexions avant pour mes disques en zone lombaire, mais aussi dans toutes les postures où on entendrait « laisse partir la tête », que ce soit en avant (pour mes disques cervicaux) ou en arrière (pour mes articulations interapophysairses, c‘est un autre sujet).

Cela veut aussi dire ne pas s’affaisser d’un coté dans les incurvations latérales, mais au contraire chercher à allonger le « petit » coté autant que le grand, et peut être même décharger une partie de la colonne en s’appuyant au sol ou sur un bloc si on est assis, sur sa propre hanche si on est debout.

Et pour « repupler »/réhydrater mes disques, il y a un exercice que j’affectionne particulièrement, c’est ce que Blandine Calais-Germain appelle l’assouplissement longitudinal, pour offrir à ma colonne quelques minutes d’alignement en décharge. Carine Castet le partage avec vous ici 🙂

Il y a tant d’autres exemples, je suis vraiment curieuse de connaître vos habitudes de geste corporel préventif, partagez les s’il vous plait !

Margerie Véron - Professeur de yoga & coach professionnel 

Ma passion ? Etudier le fonctionnement du corps & de l'esprit humain ! Mon métier ? Partager & faire vivre ce que j'apprends sur ce chemin pour maintenir ou rétablir notre santé physique, psychique et émotionnelle.

Je vous accompagne en présentiel dans le Luberon & en ligne : découvrez sur ce site mes services professionnels